En pleine crise, les pipiers de Saint-Claude sont-ils sur le déclin ? La ville est-elle toujours la capitale mondiale de la pipe de Bruyère ? Faisons le point.
Un symbole fièrement attaché à Saint-Claude
C’est depuis la moitié du XIXe siècle que Saint-Claude fabrique des pipes de renom pour le monde entier. Cet amour flambant pour les pipes, Saint-Claude le porte encore fièrement dans son cœur et jusque dans ses rues où il est possible d’apercevoir les poubelles en forme de pipes.
Musée de la pipe, grands pipiers de renom, cet accessoire fait partie intégrante du patrimoine de la sous-préfecture. Cependant, le temps a quelque peu érodé cette histoire passionnelle…
Un art qui s’étiole peu à peu
A Saint-Claude, il ne reste aujourd’hui que deux maîtres pipiers, cependant, acheter une pipe reste assez accessible. Si ceux-ci ne se plaignent pas et continuent d’assurer d’assouvir la demande en pipes de Bruyère, cela est-ce encore suffisant pour se proclamer « capitale mondiale » ? Selon Jacques Craen, l’un des deux pipiers de la ville, la pipe n’emploie que 25 personnes à Saint-Claude. Cela fait peu pour revendiquer un statut de capitale mondiale selon lui.
Le marché souffre aujourd’hui d’une concurrence peu productive. En effet, selon la présidente de La Pipe rit : Claire Mermet, l’individualisme des maîtres pipiers sanclaudiens a conduit à la détérioration du marché de la pipe durant les années précédentes. Aujourd’hui, celui-ci s’est stabilisé, mais il n’est pas à l’abri d’une nouvelle crise dans les mois, voire les années à venir.
La pipe revient au goût du jour avec de plus en plus de fumeurs jeunes, hommes, comme femmes. Cette redécouverte de l’objet tend à redynamiser quelque peu le secteur. Cependant, même si les pipes de Saint-Claude sont très prisées et renommées, il risque d’en falloir un peu plus pour que la ville retrouve toute sa prestance et sa renommée légendaire. Berceau de la pipe en Bruyère, la petite ville française ne demande qu’à reconquérir le cœur des fumeurs de pipe du monde entier.